Luna Scamander et Elyonna Potter en avait marre de ce qu'il arrivait à chaque goûters lorsqu’elles passaient leurs vacances chez Rose. Jonah et Ailein se disputaient continuellement, ils ne pouvaient pas rester dans la même pièce sans se lancer des répliques cinglantes.
Luna tripatouillait une de ses longues mèches brunes mêlée de roux en essayant d’ignorer les hurlements de ceux qu’elle considérait comme ses cousins. Ailein, Jonah, Luna et Elyonna avaient huit ans et demi, leurs parents étaient de grands sorcier, leurs grands-parents avaient même terrassé ensemble le plus grand mage noir de tout les temps.
C’est cela semblait-il qui avait soudé l’amitié entre les quatre enfants, depuis qu’ils étaient nés ils entendaient sans relâche l’histoire légendaire de Harry Potter, le jeune sorcier qui triomphe des ténèbres grâce à l’amitié et au courage. Ils passaient donc tout leur temps ensemble et s’adoraient.
Pourtant aujourd'hui Luna sentait quelque chose de bizarre dans l'air. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle en était certaine, il se passerait quelque chose de grave.
- Bon Ailein ça suffit ! T’as autant de confiture de mûre que Jonah ! dit-elle exaspérée.
- T’es de son coté maintenant ? Bravo Luna ! Je croyais que tu étais mon associée contre lui ! dit-elle avec un air outré. Ailein avait la sale habitude de vouloir tout le temps la même chose que son frère, et Jonah avait toujours envie d’en avoir plus qu’elle.
- Ailein tu chipotes, tu ne vas quand même pas te rendre malade parce que tu veux plus de confiture que lui, dit Elyonna, je n'arrive même pas à lire. Elle referma L'histoire de Poudlard et planta ses yeux marron flamboyants dans les fines émeraudes d'Ailein.
- Oh c'est bon... répondit Ailein en cédant au pouvoir inquiétant des yeux d'Elyonna.
- Tu as pris la moitié, Ailein aussi. répliqua Jonah qui était bien décidé à terminer cette dispute stupide.
- Mais non ! dit-elle.
- Mais si, regarde ! Il en reste plus !
- Tu veux faire quoi plus tard Jonah ? dit Luna, pour essayer de changer de sujet. Bien que, elle le savait à la longue, il était presque impossible de passer un goûter tranquille quand Jonah et sa sœur pouvaient se voir.
- Auror ! C’est ce que faisait mon père avant que la protection du ministère de la magie ne défaille.
- Jonah tu as encore du temps pour te rendre compte que t'es trop débile pour un métier pareil. Dit Ailein en comptant sur ses doigts sans même essayer de manger sa tartine ridiculement recouverte de confiture.
- Et toi Ailein ? dit Luna en espérant qu'elle n'insisterait pas.
- Je n'en sais rien ! dit-elle fièrement.
- Ailein arrête de m'insulter ! Repris Jonah en commençant à serrer les poings.
- Je ne t'insulte pas j’ai dit que j’en savais rien !
Non mais vraiment, pensa Luna, cette dispute prenait une tournure inquiétante.
- J'en ai marre Ailein, tu me ridiculises tout le temps.
- Interroge-toi, dit-elle
- Et tu t'en fous de papa...
Luna sentit la tension monter dangereusement.
- Jonah ! dit Luna exaspérée. Toute cette comédie pour un peu de confiture.
- T'es ignoble ! dit Ailein et une larme apparut sur sa joue.
- Reste Ailein ! supplia Luna.
Mais c'était trop tard, elle était sortie.
- Je vais la chercher, dit Luna avec un soupir.
Elyonna ne comprenait pas pourquoi Jonah et Ailein se disputaient tout le temps. Ça commençait à l’agacer, être frère et sœur était-ce une raison suffisante pour se faire la guerre ? Luna et Elyonna qui passait autant de temps avec eux qu’eux ensemble, n’avait jamais eut besoin de commenter le goûter d’en face.
- Tu es vraiment un crétin Jonah, lui reprocha Elyonna
- Elle n'est pas ma sœur, déclara gravement Jonah.
- Mais vous êtes jumeaux Jonah ! Dit-elle en commençant à s'énerver.
- Je l’ai appris tout à l’heure, c’est pour ça que je suis un peu nerveux, Ailein est la fille adoptive de ma mère.
Elyonna hésita un instant ne sachant quoi dire mais Jonah continua :
- Je suis tombé sur une trappe magique qui contenait une correspondance entre ma mère et un employé du ministère. Il y avait des certificats d’adoption et des renseignements sur ses parents… la voix de Jonah se brisa.
Rose ouvrit la porte avec fracas et fronça les sourcils face à la table de la cuisine.
- ELYONA, JONAH, JE NE LA TROUVE PAS, dit Luna, toute blanche en entrant.
- Que s'est il passé ? demanda Rose
- Ailein est dehors, répondit Elyonna, mais elle ne peut pas être bien loin.
- Non, Ely je te jure je l'ai cherchée partout, j’ai crié, je ne la vois pas
- On va t'aider à la chercher, Elyonna a raison, dit elle, en se levant, elle ne doit pas être loin.
Et ils sortirent dans la nuit. Il ne faisait pas sombre, le coin n’était pas particulièrement mal fréquenté, ils crièrent le nom d’Ailein pendant quelques minutes sans rien entendre en retour.
- Il est trop tard maintenant, on pourrait ne pas la voir. Dit Rose, avec un peu de chance ajouta-t-elle, elle est peut être déjà rentrée.
- Non, on ne peut pas la laisser... Gémit Luna je suis sure qu’elle est là, on doit aller la chercher !
- Si elle était là, elle nous aurait répondu, elle est peut être chez des voisins, elle boude souvent.
- D'accord, lâcha Luna.
Le lendemain, Jonah se leva tôt. Mais Rose avait raison, Ailein partait souvent de la maison. Elle cavalait et revenait calme et joyeuse, elle avait tout oublié. Elle était comme ça : elle courait vers les dunes à coté et elle revenait... sa sœur se foutait du monde et voulait que l'on s'inquiète pour elle, la vie c'était comme un jeu.
Il se demanda comment cela se passerait quand elle apprendrait son identité réelle, il se demanda si elle était au courant, il cherchait tellement de réponses dans sa tête qu’elle lui sembla sur le point d’exploser
Jonah observa les dunes rêches pleines d'herbe jaunie de chardons et de ronces.
Il regardait comme chaque matin ces dunes, leurs multiples creux, leurs multiples bosses et leurs couleurs ; de l'ocre, du châtain, du vert vieux, mais cette fois au loin, il y avait une tache écarlate sur les herbes il fronça ses sourcils, une masse de cheveux noir lui apparut, cachée derrière une dune tachée de sang.
_ Ailein !!! MAMAN hurla-il, Ailein est là-bas aux dunes. Il ne savait pas s'il pourrait la sauver, des larmes salées coulaient, brulantes sur ses joues...
